Réduire la pénibilité au travail dans l’entreprise et pour la profession
par Hugo Duchassin, Directeur d’exploitation
La réussite d’E-Module vient aujourd’hui en grande partie de votre capacité à automatiser de nombreuses tâches et à préfabriquer le plus possible d’éléments très faciles à assembler ensuite sur les chantiers. Mais comment est venue l’idée de départ ?
HD : Il y a une dizaine d’années, lorsque nous nous sommes lancés dans le métier du bois, nous cherchions à réduire les coûts pour rendre ce mode de chauffage vertueux plus accessible. Ne maîtrisant pas le prix des chaudières, nous nous sommes concentrés sur les circuits hydrauliques et avons commencé à préfabriquer quelques éléments en atelier pour gagner du temps lors de l’installation et par conséquent diminuer le coût de la main d’œuvre. C’est comme cela que nous avons acquis nos premiers galons. La généralisation est venue après, lors d’un hiver particulièrement éprouvant. Nous installions une chaufferie pour un promoteur immobilier, sans électricité et les pieds dans l’eau. Trois personnes de l’équipe sont tombées malades. Cela a été le déclencheur. Nous avons décidé d’étendre la préfabrication à tous les systèmes hydrauliques des chaufferies, quelle que soit la source de chaleur. Qui sommes-nous pour imposer à nos équipes de travailler dans de telles conditions ?
Ce concept est du coup vraiment en phase avec les politiques RSE des grands groupes ?
HD : Oui. Complètement. D’ailleurs, la force de notre PME est d’innover. Sur tous les terrains. Les RH n’y font pas exception. Ainsi, nous n’avons pas attendu que la pénibilité au travail, qui fait partie intégrante de notre responsabilité sociétale, soit déclarée grande cause nationale. Les conditions de travail dans le bâtiment n’ont pas beaucoup évolué ces 50 dernières années. C’est à nous de tout inventer pour supprimer le côté rébarbatif et parfois à risque de nos métiers. Nous empruntons les technologies de l’aéronautique pour nos opérations de soudage, exit le chalumeau que nous réservons au cuivre. Nous utilisons des savoir-faire de la sidérurgie pour la découpe de pièces et certains assemblages. L’outillage électroportatif est scrupuleusement choisi pour son poids et la sécurité liée à l’usage. Résultat nos produits permettent tant en interne qu’à l’usage de réduire de façon importante l’accidentologie qui leurs sont liés.
Mais il reste bien des points de vulnérabilité pour les salariés, comme les déplacements par exemple ?
HD : Personne n’est jamais à l’abri de rien, il faut donc toujours rappeler les règles élémentaires de prudence et de vigilance. Mais le recours à la préfabrication permet aujourd’hui de passer beaucoup moins de temps sur les chantiers. Une chaufferie complète peut être installée en une journée. Un très bon point aussi pour le bilan carbone de l’entreprise limitant les déplacements. Les solutions que nous livrons sont clés en main, faciles et rapides à mettre en œuvre. C’est toute la profession qui y trouve son compte à l’arrivée.
Être à ce point orienté RSE n’est-il pas au final préjudiciable pour les affaires ?
HD : Pas du tout. Bien au contraire. Le fait d’être moteur dans ce domaine a eu un impact direct sur la rentabilité de l’entreprise. Un travail moins pénible, c’est moins d’arrêts maladie ou d’accidents du travail, des personnes plus efficaces dans des missions à plus forte valeur ajoutée.